-. Mozart, tu connais ?
-. Quel Mozart ?
-. Mozart, Mozart, le Mozart, tu m’énerves, y a pas cinquante Mozart, « La flûte enchantée » et tralala, Mozart le petit Mozart, Momo le prodige, ça suffit comme précision ? Eh, bien, Mozart a bouzillé sa carrière toute tracée, bras d’honneur à tous et « viva la liberta », et pas question de faire le larbin, de jouer la zizique qu’on lui demande, et de se déguiser en turc pour la jouer. On a sa dignité mon vieux.
-. Je connais très bien Mozart. Et je peux te dire que Mozart ne volait pas des lunettes solaires. Mozart était clean, lui. Mozart ne s’approchait pas d’un sac négligemment posé sur une chaise, ne fouillait pas dans le sac, n’y volait pas une paire de lunette solaire comme une certaine personne vient de le faire devant mon nez, croyant probablement que je n’avais rien vu.
-. Qui es-tu ? Qui es-tu ?
-. Je suis l’ange du seigneur.
-. Mon ange gardien ?
-. Oui.
-. Pardon, je t’avais mal jugé, j’avais pas vu que tu avais des yeux aux fesses. C’est très dur tu sais, ce monde, très dur, si tu ne prends pas, on ne te donne rien, il y a rien pour toi, c’est terrible de vivre et de se dire il n’y a rien pour moi dans le monde. Je peux quand même garder les lunettes ?
-. Casse-les en deux. Chacun une moitié.
-. C’est valable