Réplique 0503 Par Solène Morin, Titus Perrot-Roubaud et Sébastien Coppe -. A (à B qui ne parle pas) -. Je connais ton secret. Il y a en toi un labyrinthe dans lequel jusqu’ici tu t’es perdu. Tu en as arpenté les dédales jusqu’à l’épuisement, tu as pleuré d’impuissance à pouvoir sortir de là. Il t’est même arrivé de te mettre en tête que ce labyrinthe était un piège d’où on ne peut pas s’échapper. Qu’un dieu mauvais l’avait conçu pour te perdre et que perché sur je ne sais quelle hauteur, il se raillait de tes efforts. La vie est mauvaise, disais-tu. La vie est tyrannique. Et la pensée d’en finir t’a effleuré plus d’une fois. Moi, je suis là pour dire que le temps de la souffrance est terminé. Moi, je suis le fil qui conduit à l’issue. C -. Tu te trompes, Ariane. C’est un homme aigri. Tu n’es pas faite pour vivre avec un homme aigri. Les homme aigris sont des assassins, ils vous distillent le poison de leur aigreur à chaque instant du jour. Ce sont des gens qui ont logé longuement à l’hôtel de l’illusion et qui vous collent la note sous le nez. Paie pour mes illusions, disent-ils. Paie pour mes espoirs déçus. Paie, parce que j’ai construit des châteaux de sable et que l’océan des années les a détruits. Paie pour mes aveuglements, paie pour mes enthousiasmes irresponsables, paie pour ma crédulité. N’essaie pas de sauver cet homme, la seule chose à laquelle il tienne encore c’est à son aigreur. C’est un Titanic qui n’aura de joie que si tu fais naufrage avec lui. Quitte-le, tant que tu le peux encore. N’aie aucun remords, ne te retourne pas. C’est à chacun de payer le prix de ses erreurs. Tu n’es ni son miracle, ni sa rédemption. Tu es toi, avec une vie à vivre pour toi. Jean-Marie Piemme