Pourquoi, je t’en veux ? Parce que les mots méritent le respect et que tu n’as pas l’air de le savoir. Tu les jettes par poignée, les mots, sans trop te soucier de ce qu’ils portent en eux. Tu en uses à tort et à travers. Tu les rend approximatifs, douteux. Tu les dévalues dans les salons pour faire des effets de manche. Tu les prostitues dans des discours électoraux que tu sais mensongers. Mais tu vois, les mots, s’ils ne sont pas respectés, ils se corrompent très vite. Ils prolifèrent comme des cellules cancéreuses dans un corps. Alors la grande tumeur de l’insignifiance s’installe, elle colonise les possibilités de la vie. Et la tue. Ton mépris du langage fait de toi un assassin, le comprendras-tu un jour ?