Bon. Commençons par la fin : Les lumières de la ville quand l’airbus s’approche de la piste d’atterrissage m’ont ému, je le reconnais.
Nous étions de retour.
Nous étions chez nous.
On était tous dans un état second, il faut le reconnaître. Mais j’étais particulièrement troublé. Était-ce l’immense dépit d’avoir tout quitté en hâte, d’avoir dû laisser derrière moi souvenirs, maison, bonheur pour éviter les émeutes, le pillage et peut-être une mort violente ? Ou la joie d’être enfin revenu dans la ville d’où, jadis, on m’avait chassé à coup de pied au cul ?
Pendant une seconde, j’ai pensé : je veux rester dans l’avion, caché au fond de la soute. Puis mon fils m’a demandé si je lui montrerais la maison où j’étais né.
Et cette maison m’est soudain revenue en tête. Je la voyais, son jardin, sa cour intérieures, les rideaux, les fleurs d’été.
Et là, j’ai dit oui, oui, nous irons voir ensemble la maison où je suis né.