Jai rêvé que ma tête était un ballon de foot que 22 politiciens s’efforçaient de faire entrer dans le but. Moi, sans tête, habillé de noir, j’étais l’arbitre et les juges de touche réunis, ce qui n’est tout de même pas rien. J’étais censé être neutre, évidemment. Ni pour un camp, ni pour l’autre. Mais vous avouerez qu’il est difficile d’être un arbitre équitable quand le ballon, c’est votre propre tête. Donc, ma seule ambition était moins d’arbitrer le match selon les règles que de récupérer ma tête. Et chose curieuse, je voyais bien que la tribune était vide. Pas un chat sur les gradins, sauf une femme, seule au milieu de personne, à qui je demandais pourquoi le match se jouait à bureau fermé. C’est évident, le spectacle ne fait plus recette, répondait-elle en tricotant une écharpe. Le match était tendu. Je sentais clairement que je prenais des coups dans la gueule, quel que soit le camp. Et je ne sais pas pourquoi, j’ai tout à coup compris que les 22 joueurs jouaient contre moi. J’ai immédiatement sifflé la fin du match et je me suis réveillé.